Maroc
On estime que les berbérophones y représentent autour de 40 à 45 % d'une population de 34 988 733.
Le chleuh parlé par près de 8 millions de locuteurs, principalement dans le aut Atlas, l'Anti-Atlas, le Souss et le Nord du Sahara, ainsi que dans les grandes villes comme Casablanca, Marrakech et Rabat c'est la variante berbère dominante.
Le tamazight (ou tamazight du Maroc central; autrefois beraber), parlé par 4 à 5 millions de personnes, principalement dans le Haut et le Moyen Atlas.
Le rifain, parlé par près de 3 millions de personnes, principalement dans le Rif.
On trouve également d'autres dialectes, parlés par un nombre restreint de locuteurs, comme le sanhadji des Srayr (environ 40 000 locuteurs), le ghomari (environ 10 000 locuteurs dans le Rif) et le berbère de Figuig (environ 30 000 locuteurs).
D'autres parlers distincts existent au Maroc mais sont généralement rattachés à des ensembles plus larges. Les parlers zénètes du Moyen Atlas oriental sont généralement rattachés au tamazight et sont mutuellement intelligibles. Le parler des Béni-Snassen et celui de la province de Jerada sont, quant à eux, généralement rattachés au rifain, et également mutuellement intelligibles.
Le judéo-berbère, rattaché au tachelhit et parlé autrefois par certaines communautés juives, s'est pratiquement éteint. Il est néanmoins encore parlé par près de 2 000 personnes en Israël
Algérie
L'Algérie compte entre 25 % et 35 % de berbérophones parmi une population de 40 656 767.
Le chaoui (tacawit) est parlé par environ 2,5 millions de personnes à l'est du pays, surtout dans les Aurès — wilayas de Batna, Khenchela, Oum-El-Bouaghi, Tébessa, Souk Ahras, Sétif partie extrême sud et dans une partie des wilayas de Guelma, et Biskra. Mentionnons aussi la présence de nombreuses communautés chaouies dans la wilaya de Annaba.
Le kabyle (taqbaylit), avec 5 millions de locuteurs, est le deuxième dialecte berbère le plus utilisé après le chleuh. Il est parlé dans les wilayas de Béjaïa, de Tizi-Ouzou et partiellement dans les wilayas de Bouira, de Boumerdès et d'Alger (wilaya comptant le plus grand nombre de personnes d'origine kabyle, c'est-à-dire plus de deux millions). Il existe également un petit nombre de communes kabyles relevant des wilayas de Sétif et Bordj-Bou-Arreridj. Enfin, il faut prendre en compte un nombre important de Kabyles habitant d'autres grandes villes algériennes comme Alger, Blida ou Oran, ainsi que faisant partie de la diaspora algérienne.
Le tasahlite est une variante du berbère parlé en Kabylie et dans le massif des Babors entre la Kabylie et les Aurès, plus ou moins influencée par le kabyle de l'occident de la Kabylie et le chaoui, selon la proximité géographique avec ces deux variantes. Ces locuteurs se retrouvent donc dans les communes orientales de la W. Béjaïa (Aokas, Ait Smail, Taskhriout Melbou, Tizi N'Berber...), les communes occidentales de la W. Jijel (Ziama-Mansouriah, Erraguène...), le nord de la W. Sétif (Babor, Oued El-Bared, Aït Tizi ...).
Le chenoui est présent dans la wilaya de Tipaza, la wilaya d'Ain Defla, et le littoral de la wilaya de Chlef à l'ouest d'Alger (180 000 locuteurs).
Le mozabite est parlé au Mzab, dans le sud: il compte entre 150 000 et 200 000 locuteurs.
Le touareg (c'est-à-dire les variantes tamasheq, tamahaq, tamajaq) est parlé dans le sud de l'Algérie, dans le sud-ouest de la Libye, au Mali, au Niger et au nord du Burkina Faso. Le pays compte des effectifs touaregs plus modestes qui ne dépassent pas quelques dizaines de milliers de personnes. L’ensemble des populations touarègues avoisine donc le million d'individus.
Le chelha est parlé à Beni Boussaid, un âarch berbère de 13 000 habitants situé au mont Asfour dans la wilaya de Tlemcen, à Chellala Dahrania, à Bousemghoune et Assla, des villages situés dans la région d'Elbayadh ainsi qu'à Beni Snous, une commune de la wilaya de Tlemcen, composée d'une douzaine de villages.
Le tagargrent est parlé dans la région de Ouargla et de N'Goussa ainsi qu'à Touggourt et sa région Righa.
Le zénète est parlé par 80 000 personnes au Touat en Algérie.
Le tachelhit de l'Atlas blidéen est parlé dans le massif du même nom qui s'étend sur la Mitidja.
Le chelha des Achaacha dans la région de Mostaganem a disparu ainsi que le parler des Ben Hlima au sud-est de Mascara.
Tunisie
En Tunisie, pays où l'arabe tunisien est la langue maternelle de 98 % de la population, le chelha est parlé dans les villages semi-berbérophones du Sud — Chenini, Douiret, Matmata, Tamezret, Ghomrassen, etc. — ainsi que dans quelques villages de l'île de Djerba (surtout Guellala/Iqellalen, Ajim, Sedouikech/Azdyuch, Ouirsighen/Ursighen) et les régions de montagnes à Gafsa ou Sbeïtla.
Égypte
Les Siwis parlent le seul dialecte berbère égyptien, le siwi, présent dans les oasis de Siwa et de Qara. Ces deux oasis du nord-ouest de l'Égypte représentent le plus oriental des groupes berbères
Mali et Niger
Le touareg, plus précisément les variantes tamasheq et tamajaq. Les Touaregs représentent environ 10 % de la population malienne et nigérienne.
Mauritanie
Le zenaga est parlé à Mederdra. Le tamasheq est également utilisé. Mais la plupart des non-arabophones de Mauritanie parlent les langues nigéro-congolaises.
Îles Canaries
Aux îles Canaries, se parlait jadis le guanche, aujourd'hui disparu. Une partie de la population actuelle de ces îles espagnoles se revendique berbère mais ne parle aucun dialecte de cette langue.